La vie en bleu | Martin Steffens

Résumé :

« Nul ne peut échapper aux épreuves de la vie. A l’improviste, jamais où on les attendait, elles nous tombent dessus, nous surprennent et nous laissent souvent désemparés.

Nous rêvions d’une vie en rose, et nous voilà couverts de bleus. Mais ce bleu n’est-il pas la vraie couleur de la vie ? »

Mon avis :

Découvert grâce à Allisson Be sur Instagram, le titre et le résumé de ce livre m’intriguaient. J’ai pris du temps pour le lire, trop pourrait-on dire étant donné le nombre de pages, mais par choix, pour mieux intégrer les informations et conseils dispensés par l’auteur, et faire face aux remises en question et perspectives auxquelles nous pousse cette lecture.

A travers son ouvrage, en prenant appui sur sa vie, celles de figures de l’art, de l’écriture, de la philosophie et de dévouement, Martin Steffens nous exhorte à cesser de nier l’existence de l’épreuve, à enrayer toute culpabilité ressentie au regard de notre manière de gérer ladite épreuve.

Il nous explique en effet, que l’épreuve faisant partie intégrante de la vie, nous nous retrouverons toujours confrontés à elle tôt ou tard. De fait, le mieux n’est donc pas de faire l’autruche, de nous reprocher notre peine, notre accablement, somme toute notre « faiblesse », mais d’accueillir l’épreuve comme elle se présente à nous et d’entamer la lutte qui devient nôtre par la suite.

Ainsi, l’auteur nous explique qu’il est normal de pleurer, de s’époumoner et d’être accablés par l’épreuve elle-même et surtout par les bouleversements qu’elle amène à sa suite. A nous donc, de déterminer la manière qu’il nous convient d’affronter cette épreuve, mais également la part de nous-mêmes à laquelle elle nous confronte et de choisir la personne que nous souhaitons devenir au terme de cette épreuve.

Martin Steffens redonne la place de l’écoute au sein d’une « confession » : il nous explique qu’afin de pouvoir écouter une personne ayant besoin de se confier, d’être consolé, il faut savoir se taire et laisser place à la confidence et à l’expression des émotions de l’autre, ce sans interruption et non lui sortir les banalités d’usage telles que « ça ira », « il faut que tu sois positif », « ne t’en fais pas, Dieu a un plan pour toi et pour chacun d’entre nous », etc.

L’auteur nous explique ainsi qu’il faut savoir écouter et laisser l’autre exprimer son chagrin, sa douleur et ses peurs. De plus, il affirme que les banalités d’usage citées précédemment, ne sont que paroles vaines et plus destinées à réconforter celui qui les prononce que celui qui les reçoit et ainsi rassurer celui qui détient le rôle de confident. Ce dernier ayant lui-même besoin que la réalité du monde et de la justice divine soit conforme à ce qu’il pense. En effet, sinon il se demanderait pourquoi Dieu nous laisse souffrir ainsi ?

A cette question, Martin Steffens nous confie que si Dieu nous « abandonne » en nous mettant face à nos épreuves, c’est parce qu’il a décidé de se retirer de l’équation de la vie humaine, pour nous accorder notre libre-arbitre. On peut ainsi en déduire qu’on ne peut agir en faisant fi des commandements et attentes de Dieu, puis dans l’épreuve hurler son nom, en espérant qu’il agisse en notre faveur et intercède pour nous. On ne doit pas s’attendre à une aide extérieure ni souhaiter se reposer sur autrui au sein de notre épreuve, à nous de régler nos problèmes, car en faisant face à l’épreuve, en l’affrontant, nous nous révélerons à nous-mêmes. Nous serons alors surpris de l’être qui se tiendra face à nous.

L’écoute est donc fondamentale dans le processus de consolation et de guérison. L’écoute de l’autre qui se confie, l’écoute de soi lorsque nous luttons.

L’auteur nous parle aussi de la place de l’épreuve au sein du couple : le fait qu’on apprend à aimer l’autre dans l’épreuve. En effet, c’est lorsque l’autre fait voler en éclats l’image que nous percevions et avions formé de lui, qu’on se met à véritablement l’aimer. Avant cela, nous n’aimions que ce que cet être nous faisait ressentir: le reflet de nous-mêmes.

A partir d’exemples d’écrivains, de philosophes, d’artistes, de personnes dévouées à la cause humanitaire, Martin Steffens nous montre à quel point certaines réflexions et actions mettent en avant la beauté de la vie.

Pour lui, voir la vie en rose serait se mentir à soi-même, car la vie n’est pas rose, elle n’est pas parfaite. La vie est faite de bleus, de déceptions, de pleurs, de douleurs, de bonheurs, de joies, de peines… La vie est un processus de réalisation constituée d’une multitude d’événements se succédant que doivent affronter les êtres humains, en vue de se réaliser pleinement et de se découvrir.

En effet, l’épreuve nous révèle à nous-mêmes, en cela qu’elle fait voler en éclats nos illusions, l’idée que l’on avait du monde, des autres et de nous-mêmes. Selon notre attitude face à l’épreuve, nous sortirons grandis, pour peu que nous l’acceptions et accueillions ce qu’elle nous fait ressentir, notamment les possibilités infinies qui s’offrent à nous, une fois l’épreuve passée.

Martin Steffens nous compare à l’enfant qui a besoin de déceler l’amour dans le regard de ses parents, en particulier dans les yeux de sa mère. En effet, dès lors que l’on a brisé la confiance de l’autre, qu’on l’a déçu, c’est là que le véritable amour débute.

Ainsi, c’est sur la base de l’épreuve, que la confiance et l’amour de l’autre se construisent, car elle engage la personne qui a déçu, fauté et celle qui a été déçue. En cela qu’auparavant la confiance reposait sur des idées, une image qu’on s’était construit de l’autre, or une fois cette image brisée, il nous apparaît dans son entièreté et non pas paré de nos attentes, idées reçues et images faussées de lui.

Cet ouvrage est rempli de bien d’autres choses, met en lumière bien des phénomènes de notre vie, mais je ne vous en dirai pas plus et vous invite à le lire, je pense que vous ne le regretterez pas !

Je vous laisse donc avec cette citation : « Il faut aimer d’abord, avant toute raison. […] L’amour, qui par nous se donne, nous enseigne cette chose à l’évidence de laquelle il faudra bien se rendre : nous sommes nés pour rayonner. »

Et vous quel est le dernier ouvrage qui vous a révélé à vous-mêmes ?

Panread 🐼🐾